La Commission européenne déterminée à équiper l’Europe d’un « bouclier cyber »


Doter l’Europe d’un « bouclier cyber » pour mieux défendre les Européens des multiples cyberattaques, qu’il s’agisse d’attaques par déni de service, de virus informatiques ou de logiciels espions… « Dans un espace cyber de plus en plus contesté, où chaque objet connecté peut être aujourd’hui une porte d’entrée à une attaque de logiciel, nous devons mieux nous coordonner pour nous protéger », a assuré Thierry Breton, mardi 18 avril, lors de la présentation d’un projet de directive sur la « cybersolidarité » européenne.

En 2022, après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le nombre d’attaques d’infrastructures en Europe a bondi de 140 %, selon les données avancées par le commissaire. Il n’y a plus une semaine où des sociétés de toute taille ou des réseaux d’information d’administration publique ne sont pas la cible de hackeurs malveillants ou de tentatives d’infiltration de puissances étrangères.

Pour y répondre, les Etats membres disposent le plus souvent de systèmes de surveillance, via des centres opérationnels de sécurité. Certains pays sont en pointe comme la France, l’Estonie ou la Roumanie. « Mais désormais, reprend M. Breton, nous souhaitons nous doter d’une infrastructure commune, un réseau européen de centres opérationnel de sécurité, en partie financée par l’Union. » Cette nouvelle infrastructure sera duale, à la fois civile et militaire.

« Réserve de personnels cyber, mobilisables rapidement »

Les centres nationaux des Etats membres, quand ils existent, sont aujourd’hui généralement en charge de la surveillance continue des systèmes d’information de leur pays, à l’image de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) en France. Grâce à un budget de 1,1 milliard d’euros, dont 666 millions apportés par la Commission, l’Union européenne entend donc créer des centres opérationnels de sécurité transfrontaliers, réunissant au moins trois pays. L’Europe cofinancera notamment des supercalculateurs ou la recherche dans les algorithmes d’analyse.

Des projets pilotes, réunissant dix-sept Etats membres, sont déjà lancés et le bouclier pourrait dès lors voir le jour en 2024, assure la Commission. En appui, « nous allons créer une réserve de personnels cyber, mobilisables rapidement en cas de menace ou d’attaque », reprend M. Breton. Concrètement, la Commission va collaborer avec des sociétés de service certifiées afin d’analyser les incidents, développer des réponses, voire en cas d’attaque massive, aider l’Etat attaqué à relancer ses infrastructures vitales. Ce projet de directive a été salué par Cecilia Bonefeld-Dahl, la directrice générale de Digital Europe, le lobby de l’industrie informatique à Bruxelles : « Avec cette annonce, l’Europe tient ses promesses. »

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